"Le handicap est la priorité du quinquennat. Devant les Assises, je vais redire notre volonté très forte de bâtir cette société inclusive dans tous les domaines de la vie pour un accès de tous à tout : culture, loisirs, sport... et bien sûr la vie professionnelle." scande S. Cluzel lors des premières assises du handicap au Pasino du Havre.
Voilà des propos qui auraient pu laisser croire que S. Cluzel avait compris sa mission : donner accès à tous les enfants à l'école de la République dont les missions légales sont justement explicitées dans l'article L111-1 du code de l'éducation : " L'éducation est la première priorité nationale. Le service public de l'éducation est conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue à l'égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative. Il reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d'apprendre et de progresser. Il veille à l'inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction." La loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances rappelle le droit constitutionnel (1946) d'égal accès à l'instruction pour tous et réaffirme l'obligation du service public de l'éducation d'assurer la formation scolaire de tous les enfants en situation de handicap. Dés lors qu'un enfant est en situation de handicap, il a droit pour compléter ce droit commun (celui d'aller à l'école) à une évaluation par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) de ses besoins et compétences en vue d'ouvrir des droits spéciaux qui permettrons d'adapter son parcours scolaire : (aménagement de l'emploi du temps, aménagements pédagogiques, accompagnement par un AVS (auxiliaire de vie scolaire). L’État a quand à lui l'obligation de donner les moyens humains et financiers nécessaires à rendre effective cette scolarisation. Il faut croire que les droits de nos enfants n'avaient pas échappés au député Christophe Bouillon dans sa proposition de texte de loi pour une école réellement inclusive contraignant non seulement l'état de mettre les AVS à disposition des enfants mais de le faire 45 jours AVANT la rentrée scolaire, contraignant les MDPH a réduire le délai de traitement des demandes d'AVS à 2 mois au lieu de 4 actuellement. Ces dispositions législatives rejetées au motif de concertation en cours auraient pourtant étayées la loi de 2005 pour que nos enfants ne restent pas au portail de l'école, en attendant que leurs droits s'exercent, à charge de leurs seules familles qui devront assumer les défaillances du système. Des propositions de simple bon sens qui sont balayées par le souhait de nos dirigeants de s'exonérer de leurs obligations en nous faisant miroiter "l'école de la confiance", comme si la confiance se décrétait et suffisait à compenser les besoins spécifiques de nos enfants sans moyens supplémentaires. La confiance en l'école de la république existera quand chacun œuvrera dans son domaine de compétence et que les droits de nos enfants seront respectés.
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